Quelle chance insigne d’être issue d’une double dynastie d’antiquaires, depuis deux générations, du côté maternel comme paternel ! Ce n’est pourtant pas « tout naturellement » que je suis venue à l’exercice difficile de l’expertise mais après un long apprentissage, fondé sur la familiarité avec les beaux objets et sur la connoisseurship familiale, et en procédant d’une démarche volontaire.

Comme traductrice puis journaliste, j’ai d’abord collaboré pour les diverses revues des Editions Faton, notamment L’Objet d’Art où je continue à tenir les rubriques « Adjugé, mobilier XVIIè, XVIIIè, XIXè et XXè siècles » et « Avis d’expert ». L’analyse régulière des ventes aux enchères et les réponses aux courriers des lecteurs ont également contribué à ma formation au plus près des objets et continuent à nourrir ma culture d’expert.

Dans le cadre du stage de licence d’histoire de l’art obtenue à LYON II, j’ai eu le plaisir de découvrir et de remettre en valeur, au musée des Ursulines de Mâcon, l’œuvre chatoyante de Gaston Bussière (1863-1928), peintre symboliste mâconnais remarqué par le Sâr Péladan au Salon de la Rose-Croix (1893), illustrateur, graveur et ami de Gustave Moreau.

A partir de 1995, sous l’égide exigeante de mon père, je me consacrai à l’œuvre des Hache, leur originalité par rapport aux grands ébénistes parisiens du XVIIIè siècle, étude qui aboutit à la publication en 2005 aux éditions Faton, du livre « le génie des Hache », Pierre et Françoise Rouge, préfacé par Daniel Alcouffe, conservateur général honoraire du musée du Louvre. Des meubles inédits et de nouveaux documents nous ont ainsi permis de réévaluer la place de chacun des ébénistes de cette dynastie dans l’histoire du mobilier français et dauphinois.

La variété de leur production est telle qu’elle permet de découvrir de nouveaux types de meubles et objets de qualité qui seront étudiés dans le second tome à paraître prochainement aux Editions Faton.